Un vent d'aventure et de piraterie soufflait ce week-end sur le Zap théâtre. Durant trois jours, cinq comédiens en herbe, encadrés par deux adultes, se sont improvisés vieux loups de mer pour interpréter une pièce de l'auteur chaux-de-fonnier Fermin Belza Gomez: «La maîtresse et la bouteille de rhum».

Cette histoire, qui met en scène la rencontre entre une enseignante et une bande de jeunes pirates assoiffés de savoir, résonne comme une bouteille à la mer. L'espace d'une petite heure, c'est une prestation sans écueils qui a été livrée par ces flibustiers d'un soir, maîtrisant sur le bout des doigts un texte faisant figure de boulet de canon.

«Cessons d'interpréter le monde, changeons-le!», tel est le message que les enfants de la Confrérie de la Croisée des Tibias nous envoient depuis leurs Caraïbes factices, savamment réalisées par la décoratrice Florence Bovay. L'équipage, à l'enthousiasme rafraîchissant, a fait chavirer une salle comble à chacune de ses représentations. Nul doute que ces récits imbibés de rhum et d'eau de mer susciteront de futures vocations…

Pour la petite troupe amateur, c'est une vraie aubaine d'être accueillie par le Zap. Le petit théâtre de la rue Numa-Droz se révèle être un vrai coffre au trésor où l'on pourrait bien dénicher un jour une perle rare.

Souhaitons au capitaine Baptiste Adatte de préserver longtemps son frêle esquif des rouleaux de la marée... /rpa